Du progrès vers un monde sans DDT
Les pays essaient de trouver des moyens plus durables pour contrer la malaria dans le but d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement
Quatrième réunion de la Conférence des Parties à la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants
Genève, le 6 mai 2009 – Le programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en collaboration avec le Fonds pour l’environnement mondial, ont annoncé aujourd’hui un plan de combat revigoré contre la malaria, avec une réduction progressive de la dépendance aux pesticides synthétiques DDT.
Dix projets, qui font partie du programme mondial “Démontrer et trouver des substituts durables au DDT dans la lutte anti-vectorielle”, impliquent environ 40 pays en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie centrale. Les projets vont tester les méthodes non chimiques, de l’élimination des sites potentiels de reproduction des moustiques, à l’installation des moustiquaires dans les foyers et le déploiement d’arbres qui repoussent les moustiques, ainsi que l’implantation de poissons qui mangent les larves de moustiques.
Les nouveaux projets suivent le succès de substituts aux DDT qui ont été implantés au Mexique et en Amérique centrale. Ici, les techniques exemptes de pesticides ont permis de réduire les cas de malaria de 60%.
Le succès des projets pilotes sur cinq ans démontre que les substituts durables au dichlorodiphenyltrichloroethane (DDT) ne sont pas onéreux et sont réalisables régionalement et mondialement.
La stratégie de la lutte anti vectorielle lancée par l’OMS affirme que ces mesures doivent être mises en place et doivent être jumelées à des interventions adaptées aux différentes circonstances locales.
Alliées à des mesures comme un meilleur accès aux soins de santé et à l’éducation, les recherches peuvent concourir à atteindre deux objectifs simultanément : les objectifs du millénaire pour le développement en ce qui concerne la santé, et la lutte contre le polluant DDT.
Ces initiatives interviennent alors que les inquiétudes vis-à-vis de l’utilisation des DDT ne cessent de croître. De plus, dans plusieurs pays, il est prouvé que les moustiques développent des moyens de résistance face au pesticide.
Cependant, les inquiétudes que suscite le DDT sont proportionnelles aux craintes qu’engendre la malaria. Chaque année, on recense 250 millions de cas de malaria, et 880,000 décès sont causés par la maladie. Ainsi, toute réduction de l’utilisation des DTT ou d’autres pesticides ne doit pas engendrer une augmentation du taux de contamination.
Néanmoins, la communauté internationale a, sous la Convention de Stockholm, décidé de bannir une douzaine des polluants organiques persistants, dont le DDT, à cause de son impact sur la santé et l’environnement.
Cependant, une exemption spécifique et limitée a été faite pour l’usage du DDT pour contrôler la malaria, parce qu’il a été reconnu que dans certaines situations les méthodes de contrôle alternatives ne sont pas encore disponibles.
Ces nouveaux projets, dont le financement s’élève à 40 millions $, sont une initiative du Fonds pour l’environnement mondial. Gérés par l’OMS et le PNUE, ces projets ont pour but de réduire l’utilisation mondiale du DDT de 30% d’ici 2014 et de mener a la disparition complète du pesticide d’ici 2020, tout en rencontrant les objectifs sur la malaria fixés par l’OMS.
Achim Steiner, le directeur exécutif du PNUE a dit : “Ces nouveaux projets soulignent la détermination de la communauté internationale à combattre la malaria tout en réduisant l’utilisation du DDT.”
“Aujourd’hui, nous déclarons la nature obsolète d’un produit chimique qui a ses racines dans la connaissance scientifique et les options simplistes d’autrefois. Ce faisant, nous essayons de trouver des solutions qui vont favoriser le développement durable pour une véritable santé dans un environnement sain de la société du 21eme siècle.”
Dr. Margaret Chan, le directeur général de l’OMS, a dit : “L’OMS fait face à deux défis – un engagement pour réduire de façon drastique et durable le fardeau des maladies à vecteur, en particulier la malaria, mais en même temps un engagement pour réduire la dépendance au DDT.”
L’OMS supervise ces projets dans le cadre de la lutte anti vectorielle intégrée. Un des éléments clés de la lutte anti vectorielle intégrée est que les méthodes les plus efficaces sont les approches durables, adaptées aux communautés et peu couteuses. Cette approche va faciliter la transition vers un monde sans DDT.
Monique Barbut, directrice générale et présidente du fonds pour l’environnement mondial (FEM) qui finance plus de la moitié de l’initiative, a dit: “Le FEM investit dans ces projets pour prendre des actions concrètes afin de débarrasser le monde des produits chimiques dangereux. Les dividendes récoltés par ces investissements signifieront un environnement plus propre, plus sûr et plus durable pour les prochaines générations.”
Notes aux journalistes
Mexique et Amérique centrale
Le premier des projets de démonstration, qui a commencé en 2003, a été coordonné par l’organisation panaméricaine de l’OMS, en collaboration avec de nombreux organismes dont le PNUE, la commission de coopération environnementale et huit gouvernements.
Le projet a impliqué les ministères de la santé du Belize, du Costa Rica, d’El Salvador, du Guatemala, de Honduras, du Mexique, du Nicaragua et du Panama. Dans ces pays, les DDT sont vaporisés de manière intensive dans les foyers et dans les eaux depuis 1950 afin de combattre la malaria.
Plus de 89 millions de personnes en Mésoamérique vivent dans des endroits propices à la transmission de la malaria. Plus du tiers (soit 23,5 millions) vivent dans des zones ou les risques de contagion sont très élevés.
Le travail, qui implique un peu moins de 7,5 millions de $ du fonds pour l’environnement mondial et un cofinancement de 6,4 millions $, a implanté les méthodes de la lutte anti vectorielle intégrée dans 202 communautés, 50 municipalités et dans huit pays.
Le travail a touché environ 160 000 personnes directement et environ 6,8 millions indirectement, ce qui représente environ 30% des zones à risque élevé.
Diverses stratégies de contrôle de la malaria et différentes techniques ont été essayées et évaluées dont:
- La participation communautaire comme l’axe central de contrôle des activités
- L’équité qui donne la priorité aux zones rurales ou les populations indigènes sont dans la pauvreté extrême et ou la malaria continue à sévir
- Une approche multidisciplinaire et multisectorielle qui implique l’environnement et les secteurs éducatifs et sanitaires
- La combinaison des méthodes de contrôle selon la Stratégie mondiale de la lutte contre la malaria et l’initiative Roll Back Malaria.
- La destruction des parasites dans la population à travers un diagnostic rapide et un traitement qui inclue la supervision des traitements oraux.
- La réduction de contact entre les moustiques et les populations grâce aux moustiquaires, aux mailles sur les portes et les fenêtres, la plantation d’arbres répulsif comme les chênes, les argousiers et l’chaulage des maisons.
- Le contrôle des sites de reproduction en nettoyant la végétation, les étangs et l’utilisation des poissons et des bactéries dans certains pays
- L’élimination des endroits près des maisons qui attirent et abritent les moustiques. Le nettoyage de ces endroits favorise également l’avancement de l’hygiène personnelle.
Le projet a réduit les cas de malaria de 63% et a entrainé une réduction de 86% des cas liés au Plasmodium falciparum, le parasite de la malaria qui cause les cas d’infection les plus sévères et qui augmente le taux de mortalité dans le monde.
Les chercheurs montrent d’autres avantages comme le renforcement des institutions nationales et locales qui sont impliquées dans la lutte contre la malaria, l’amélioration des données scientifiques sur l’impact du DDT sur les communautés et les actions pour stocker les polluants organiques persistants.
Durant le projet, plus de 136 tonnes de DDT et environ 64 tonnes de substances chimiques comme le toxapehene et le chlordane ont été localisées.
Ces stocks sont censés être exportés et détruits conformément au traité du PNUE, lors de la convention de Bâle sur les mouvements transfrontières des déchets dangereux.
Des projets à l’échelle mondiale
Les projets sont maintenant mondiaux, avec de nombreuses démonstrations qui seront effectuées au cours des 12 prochains mois.
Il s’agit notamment de celui de l’Érythrée, l’Ethiopie et Madagascar et une initiative plus grandes initiative régionale avec au Djibouti, en Egypte, en Jordanie, au Maroc, en République islamique de l’Iran, au Soudan, en Syrie et au Yémen.
Un troisième projet est de la Géorgie, le Tajikistan, le Kyrgyzstan, le sud du Caucase et l’Asie centrale avec les possibilités d’inclure les pays limitrophes.
Un autre projet se focalise sur le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda dans le but de développer un outil de prise de décision pour les gouvernements leur permettant d’évaluer l’impact social, environnemental et sanitaire de leurs politiques.
De nombreux projets régionaux sont en cours de préparation : htttp://dgef.unep.org/focal_areas/pops/DSSA_Programme_240409.pdf
Plusieurs rapports techniques sur le programme régional d’action et de démonstration des alternatives durables au DDT pour la lutte antivectorielle au Mexique et en Amérique centrale peuvent être trouvés ici: http://www.paho.org/English/AD/SDE/ddt-home.htm
Les details sur le nouveau programme mondial “Demonstrating and Scaling up of sustainable Alternatives to DDT in Vector Management “, incluant la nouvelle demonstration régionale sont accessible ici: http://dgef.unep.org/focal_areas/pops/DSSA_Programme_240409.pdf
et à http://dgef.unep.org/focal_areas/pops/DSSA_PPT_210409.ppt
La 4e réunion de la Conférence des Parties à la Convention de Stockholm
OMS-PNUE le lien entre l’environnement et la santé http://www.who.int/phe/health_topics/heli/en/
Le fonds pour l’environnement mondial: www.TheGEF.org
Pour plus d’informations, contactez
Nick Nuttall, porte-parole du PNUE, téléphone: +254-20 7623084, portable au Kenya 254 (0) 733 632755, portable lorsqu’il est en voyage 41 79 596 57 37 ou adresse électronique nick.nuttall@unep.org
Ms. Maureen Shields Lorenzetti, porte-parole du fonds pour l’environnement mondial, telephone: +1 202 473 8131 ou
adresse électronique: mlorenzetti@thegef.org
Nada Osseiran, Organisation mondiale de la santé (OMS), téléphone: +4122 7914475, cellulaire: +41 79 4451624 ou adresse électronique: osseirann@who.int